Petite histoire du musée

La Ville de Limoges ouvre en 1912 un musée scientifique et archéologique exclusivement limousin qu'elle installe dans l'ancien palais épiscopal de la cité.
Au fil des décennies, son identité Beaux-Arts se renforce à la faveur de dons et d'acquisitions multiples, jusqu'à ce que l'établissement change officiellement de nom. En 2010, le musée municipal de l'Evêché devient alors le musée des Beaux-Arts de Limoges.

La vocation du musée de la Ville de Limoges à devenir le lieu de référence et de recherche sur l’émail se voit confortée au fil des années : Il lui permet de figurer parmi les dix premiers musées du monde dans le domaine des émaux peints de la Renaissance.

  • 1906 : suite à la loi de séparation entre les Eglises et l’Etat, l’affectation de l’ancien palais épiscopal devient désormais un sujet de débat, la municipalité étant avant tout désireuse d’ouvrir plus largement les jardins au public.
  • 21 août 1909 : après le classement du bâtiment principal au titre des Monuments historiques, l’Etat vend l’ensemble du domaine à la Ville ; cet accord fait office d’acte de naissance du musée car il mentionne la création d’un « musée-bibliothèque ».
  • 17 novembre 1911 : mise en place d’un comité chargé « de prendre toutes les mesures propres à l’organisation d’un musée d’histoire locale, de botanique et de minéralogie »
  • 4 mai 1913 : ouverture officielle du musée ; il est défini en 1912 comme « scientifique, archéologique et historique (…) exclusivement limousin ».
    Ses collections initiales (minéraux et fossiles provenant de l’ancien muséum ; haches polies, verreries ou terres cuites issus principalement du fonds de la Société archéologique et historique du Limousin) occupent le 1er étage, à l’exception des costumes et des ornements de la confrérie des Pénitents blancs offerts par Adrien Dubouché en 1876 au musée qui porte son nom et transférés dès janvier 1912 au sein du nouveau musée. Les appartements épiscopaux du rez-de-chaussée sont laissés dans l’état de 1905.
  • Janvier 1915 : réquisition du palais par l’autorité militaire pour servir d’« hôpital complémentaire », attribuant au logement des infirmiers d’anciennes chambres et mansardes. Le service de santé n’évacue le bâtiment qu’en 1922.
  • 1924 : réinstallation au rez-de-chaussée de ses collections, enrichies de ses premières peintures (acquisition de 30 paysages urbains de Paul-Laurent Courtot en 1926) et des nombreuses antiquités égyptiennes léguées en 1931 par la veuve de Jean-André Périchon.
    L’étage est quant à lui occupé jusqu’en 1945 par le « musée régional d’échantillons », sorte de vitrine commerciale et industrielle de la région, créé à l’instigation du Conseil général et de la Chambre de commerce et d’industrie de Limoges afin d’en favoriser le développement économique. Des réalisations d’émailleurs contemporains y sont en permanence exposées, préfigurant la spécialisation « émail » du musée qui n’apparaîtra qu’au cours de la seconde moitié du 20ème siècle.
  • 2nde  Guerre mondiale : les pièces les plus intéressantes sont mises en caisse et placées dans ses caves en prévision d’éventuels bombardements, tandis qu’en 1942, des classes d’enseignement primaire sont ouvertes et qu’en 1943 un poste de secours de la défense passive tire avantage d’un réseau de souterrains pour servir d’abri. Les premières années d’existence du musée furent donc très contrariées.
  • Automne 1944, le fonctionnement du musée reste toujours très perturbé, la commission chargée de l’administrer ne s’étant pas réunie depuis plus de cinq ans. Malgré une rapide remise en état des salles, le redéploiement des collections ne peut avoir lieu, l’École nationale de musique investissant à son tour l’étage pour la rentrée de 1945. Cette cohabitation imposée entre le musée et le conservatoire dura jusqu’en 1963.
  • Octobre 1945 : 1ère exposition présentant une sélection de peintures du musée national d’Art moderne (alors au Palais de Tokyo) : cette exposition à l’Évêché reçoit près de 6000 visiteurs en deux mois. Ce succès permet la nomination d’un conservateur, à titre provisoire et bénévole, qui s’engage aussitôt à réunir une collection de dessins modernes en sollicitant les artistes eux-mêmes (Matisse, Laurens, Lurçat...).
  • 1948 : exposition sur les émaux champlevés limousins. Cet événement au retentissement international est à l’origine du renouveau des recherches historiques sur l’émail et contribue à mener la réflexion sur « l’offre muséale » de la ville.
    Les contours de deux collections publiques se dessinent : au musée national Adrien Dubouché, la céramique et le verre ; au musée alors connu sous le nom de musée municipal de l’Evêché, les beaux-arts, l’archéologie et l’émail.
  • 1951 : cette répartition des collections est inaugurée par les émaux.
  • 1957 : installation des pièces lapidaires dans l’annexe de l’Orangerie.
  • 1960-1962 : installation des peintures et des dessins.
  • 1964 : l’étage enfin « libéré » reçoit la minéralogie, les arts et traditions populaires ainsi que les vestiges d’une villa gallo-romaine.
  • 1968 : le rez-de-jardin réaménagé installe dans sa section d’égyptologie la reconstitution de la tombe de Nakht. Une relative modernisation est également introduite (installation de toilettes, mise aux normes de sécurité).
  • 1969 : l’ouverture du sous-sol sert d’écrin minéral aux sculptures dont l’aménagement est complété en 1997 par la salle des chapiteaux romans de la basilique Saint-Martial récemment redécouverts et acquis.
  • 2006-2010 : la Ville de Limoges s’engage dans une restructuration complète de son musée.

 

Depuis sa réouverture, le musée enrichit sans cesse ses collections et poursuit une politique ambitieuse d’expositions temporaires et d’actions vers les publics.

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