Le BAL des débutantes : une exposition passagère à découvrir jusqu’en avril 2025
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En effet, la Ville de Limoges propose chaqueannée, au musée des Beaux-Arts, une formule permettant de présenter les acquisitions de l’année (achats, dons ou legs) qui enrichissent et complètent les collections du musée.
L’année 2024 se distingue par l’achat d’un ensemble de peintures et d’un dessin d’Eugène Alluaud (1866-1947) ainsi que d’un pastel de Léon Detroy (1859-1955), acquis auprès de la descendante de l’artiste.
Qui était Eugène Alluaud ?
Cet artiste est intimement lié au territoire limousin. Né à Saint-Martin-Terressus, il est issu d’une famille de porcelainiers collectionneurs qui évolue dans l’entourage d’Adrien Dubouché.
Formé à Paris, à l’Académie Julian, Alluaud développe un lien profond avec la vallée de la Creuse : sur le plan artistique, il travaille intensément sur le motif tandis qu’il entretient nombre de relations amicales évoluant sur le site. Il y rencontre d’autres notamment Léon Detroy avec lequel il se lie d’amitié, et bien sûr l’Impressionniste Armand Guillaumin en 1893.
Sa demeure à Crozant devient le lieu de rendez-vous des nombreux artistes de la vallée, qu’il anime de fêtes, de dîners et de rencontres. Il perpétue par ailleurs la tradition familiale, œuvrant à partir du début du XXe siècle comme chef d’atelier décorateur chez Charles Haviland, avant de créer lui-même sa propre manufacture de porcelaines.…
Les œuvres à contempler au musée
Le musée de Limoges conserve d’ores et déjà des œuvres d’Alluaud (sept toiles) que cet ensemble vient compléter. Aux paysages creusois typiques de l’artiste, comme La roche du confluent (avant 1913), à la touche encore très impressionniste, s’ajoutent des œuvres plus surprenantes comme Neige à Limoges, présentée avec son étude préalable, qui est une rare vue « urbaine » d’Alluaud. Tandis que Ciel couvert sous les Pyrénées (vers 1925) présente un site de villégiature de l’artiste, dans une étonnante et forte palette rappelant le style de Cézanne.
Surtout, La Négresse Blonde étonne par son sujet : elle est l’illustration d’un poème éponyme du Limousin Georges Fourest (1864-1945), publié en 1909 et qui connut un réel succès. Un tableau similaire fut offert à l’auteur. Il reprend, dans une veine pittoresque empreinte d’un regard encore colonialiste, les vers de Fourest et place son modèle dans un décor exotique : « Là, pétauristes, potourous, ornithorrynques et wombats, phascolomes prompts au combat, près d’elle prennent leurs ébats ». La Bfm conserve d’ailleurs une édition originale de ce texte.
Enfin, le très beau portrait de Marcelle, épouse d’Eugène Alluaud témoigne des liens d’amitié entre la famille Alluaud et Léon Detroy, qu’il fréquente beaucoup en leur « Villa Roca », en Creuse.
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